Science du sunscreen : SPF, UVA/UVB et protection quotidienne
déc., 2 2025
Vous pensez que mettre du sunscreen le matin, c’est juste pour éviter le coup de soleil en été ? C’est une erreur courante. La science du sunscreen ne parle pas seulement de plage ou de vacances. Elle parle de protection quotidienne - même quand il fait gris, même quand vous êtes à votre bureau, même quand vous ouvrez la fenêtre pour boire votre café. Les rayons UVA, eux, ne prennent jamais de jour de repos.
Qu’est-ce que le SPF, vraiment ?
Le SPF, ou Facteur de Protection Solaire, mesure la capacité d’un produit à bloquer les rayons UVB - ceux qui brûlent la peau. C’est simple : si votre peau commence à rougir en 10 minutes sans protection, un SPF 30 devrait théoriquement vous protéger 30 fois plus longtemps, soit 300 minutes. Mais attention : ce chiffre ne fonctionne que si vous appliquez la bonne quantité. La plupart des gens en mettent seulement un quart de ce qu’il faut. Résultat ? Un SPF 30 devient un SPF 7,5. C’est comme mettre une ceinture de sécurité… mais en laissant la boucle ouverte.
La formule est précise : SPF 15 bloque 93,3 % des UVB, SPF 30 bloque 96,7 %, SPF 50 bloque 98 %. La différence entre SPF 30 et SPF 50, c’est seulement 1,3 % de protection en plus. Pourtant, les dermatologues recommandent SPF 30 minimum, et SPF 50 si vous êtes sensible, en plein soleil, ou si vous appliquez mal. Pourquoi ? Parce que la plupart d’entre nous ne mettent pas assez de produit. Un SPF plus élevé compense cette erreur.
UVA contre UVB : deux ennemis, une seule cible
Les UVB, c’est le coup de soleil. Ils frappent la surface de la peau, causent des brûlures, et endommagent directement l’ADN - ce qui augmente le risque de cancer de la peau. Mais les UVA, eux, sont les voleurs silencieux. Ils pénètrent plus profondément, dans le derme, et détruisent le collagène et l’élastine. Résultat ? Des rides, des taches, une peau flasque. Et ils sont là, même par temps nuageux, même à travers les vitres de votre voiture ou de votre bureau.
95 % des rayons UV qui atteignent la Terre sont des UVA. Pourtant, pendant des années, les gens ont cru que si leur peau ne brûlait pas, ils étaient protégés. C’était une illusion. C’est pourquoi aujourd’hui, tous les produits efficaces doivent être étiquetés « broad spectrum » - protection large. Pour avoir ce label aux États-Unis, un sunscreen doit bloquer une quantité suffisante d’UVA, mesurée par un test appelé UVA-PFdx. Le seuil minimum est 10, mais pour les SPF 50+, la Skin Cancer Foundation exige désormais un score de 20. Autrement dit : plus le SPF est élevé, plus la protection UVA doit être proportionnellement forte.
Minéral ou chimique : quel choix pour vous ?
Deux grandes familles de filtres : les minéraux et les chimiques.
Les minéraux - zinc oxyde et dioxyde de titane - agissent comme un bouclier. Ils restent en surface et reflètent les rayons. Ils sont idéaux pour les peaux sensibles, acnéiques, ou sujettes aux rougeurs. Mais ils laissent souvent une trace blanche, surtout sur les peaux foncées. Heureusement, les nouvelles formules, comme celles de La Roche-Posay ou CeraVe, utilisent des particules plus fines pour réduire cet effet. Sur Reddit, 78 % des utilisateurs avec peau sensible disent avoir moins de réactions après avoir switché au minéral.
Les chimiques - avobenzone, octinoxate, oxybenzone - absorbent les UV comme une éponge. Ils sont plus fins, plus invisibles, et souvent plus efficaces pour couvrir tout le spectre UVA/UVB. Mais ils peuvent irriter les peaux réactives, ou provoquer des boutons. L’oxybenzone, en particulier, est critiqué pour son potentiel allergène et son impact sur les récifs coralliens. C’est pourquoi de plus en plus de marques proposent des versions « reef-safe ».
Il n’y a pas de « meilleur » type. Il y a le « meilleur pour vous ». Si vous avez la peau facilement irritée, testez un minéral. Si vous détestez la blancheur et que votre peau n’a pas de réaction, un chimique bien formulé peut être parfait.
Comment bien l’appliquer ? (et pourquoi vous le faites mal)
La plupart des gens pensent qu’une fine couche suffit. C’est faux. La quantité recommandée, c’est 2 mg par cm² de peau. Pour le visage, ça fait environ un quart de cuillère à café. Pour le corps entier, c’est l’équivalent d’un verre à vin.
Et si vous ne mettez que la moitié de cette dose ? Votre SPF 30 devient un SPF 15. Si vous en mettez un quart ? Vous êtes à SPF 7,5. C’est ce que montre l’American Academy of Dermatology : 90 % des gens appliquent trop peu. Résultat : ils pensent être protégés, et se brûlent quand même.
Autre erreur : ne pas réappliquer. Le sunscreen ne dure pas toute la journée. Même s’il est « water resistant », il s’efface avec la transpiration, le tissu, ou le frottement. Réappliquez toutes les deux heures. Si vous êtes dehors, plus souvent.
Et ne l’appliquez pas en dernier. Si vous mettez du maquillage dessus, il pille. Attendez 15 minutes après l’application avant de passer à la fondation. C’est le seul moyen d’assurer une couche homogène et efficace.
Les nouveautés et ce qui va changer en 2025
La FDA a annoncé en juin 2024 que tous les sunscreens vendus aux États-Unis devront afficher clairement « broad spectrum » sur l’emballage. Ceux qui ne le font pas seront retirés du marché d’ici décembre 2025. C’est une révolution. Jusqu’à présent, beaucoup de produits affichaient un SPF élevé, mais sans garantie réelle de protection UVA.
De plus, les dermatologues anticipent une nouvelle vague de produits : ceux qui protègent aussi contre la lumière bleue (des écrans) et les infrarouges. 68 % des dermatologues interrogés en 2024 pensent que dans cinq ans, la protection multi-spectre sera la norme. Ce n’est plus une question de luxe. C’est une question de santé.
En France, les règles sont déjà proches des standards américains, mais les consommateurs sont encore trop souvent trompés par les étiquettes. Un SPF 50 ne signifie pas « je peux rester 8 heures au soleil ». Il signifie : « je suis mieux protégé… si je le mets bien ».
Que choisir en 2025 ?
Voici ce qu’il faut retenir :
- Passez à SPF 30 minimum - pas moins.
- Exigez « broad spectrum » sur l’emballage - pas juste un grand chiffre.
- Choisissez minéral si vous avez la peau sensible ou acnéique.
- Choisissez chimique si vous voulez un fini invisible et que votre peau le supporte.
- Appliquez une quantité généreuse - un quart de cuillère pour le visage.
- Réappliquez toutes les deux heures, surtout si vous transpirez ou vous essuyez le visage.
- Utilisez-le tous les jours, même en hiver, même sous les nuages.
Le sunscreen n’est pas un produit de beauté. C’est un outil de prévention. Il protège votre peau contre le cancer, contre le vieillissement prématuré, contre les dommages invisibles qui s’accumulent chaque jour. Ce n’est pas une habitude de vacances. C’est une habitude de santé, comme se brosser les dents.
FAQ
Le sunscreen est-il utile par temps nuageux ?
Oui, absolument. Jusqu’à 80 % des rayons UVA traversent les nuages. Ces rayons causent le vieillissement prématuré et des dommages à l’ADN, même sans coup de soleil. La protection quotidienne doit être une habitude, pas une option selon la météo.
Le SPF 100 est-il deux fois plus efficace que le SPF 50 ?
Non. SPF 50 bloque 98 % des UVB. SPF 100 bloque 99 %. C’est une différence minime - 1 % - mais cela donne une fausse impression de sécurité. La plupart des dermatologues estiment que SPF 50 est suffisant, à condition d’être appliqué correctement. Les SPF très élevés peuvent encourager les gens à rester plus longtemps au soleil, ce qui augmente le risque global.
Les sunscreens minéraux laissent-ils toujours une trace blanche ?
Pas nécessairement. Les nouvelles formules utilisent des particules de zinc ou de titane plus petites, et parfois des teintes adaptées aux peaux foncées. Des marques comme CeraVe, La Roche-Posay ou Suntribe proposent des versions sans blanc visible. Il faut parfois tester plusieurs produits pour trouver le bon.
Puis-je utiliser le même sunscreen pour le visage et le corps ?
Techniquement, oui. Mais les produits pour le visage sont souvent formulés pour être non comédogènes, moins gras, et adaptés à la peau plus fine du visage. Pour le corps, un produit plus économique et plus épais est parfait. Utiliser un SPF visage pour le corps peut vite devenir cher.
Le sunscreen protège-t-il contre les taches brunes ?
Oui. Les taches brunes (ou mélasma) sont souvent déclenchées ou aggravées par les UV. Une protection quotidienne, surtout avec des filtres UVA larges, aide à prévenir leur apparition et à stabiliser celles déjà présentes. C’est pourquoi les dermatologues recommandent le sunscreen comme traitement de base pour les taches.
Le sunscreen expire-t-il ?
Oui. La plupart des sunscreens ont une date de péremption de 2 à 3 ans après ouverture. Si le produit change de texture, d’odeur, ou sépare ses composants, jetez-le. Un sunscreen périmé ne protège plus efficacement - même si le chiffre SPF est toujours écrit dessus.
Prochaines étapes
Commencez par vérifier votre sunscreen actuel. Est-il étiqueté « broad spectrum » ? Quel est son SPF ? Est-il ouvert depuis plus de deux ans ? Si vous ne savez pas, remplacez-le. Choisissez un SPF 30 ou 50, avec une formule adaptée à votre type de peau. Appliquez-le chaque matin, comme un soin de base. Et n’oubliez pas : la peau ne se souvient pas seulement de vos vacances. Elle se souvient de chaque jour où vous avez oublié de la protéger.
Clementine McCrowey
décembre 2, 2025 AT 06:49Je l’ai enfin compris après 3 ans à me brûler même en hiver. Maintenant, je mets mon SPF 30 tous les matins, même quand je reste à la maison. Ma peau a changé. C’est pas magique, c’est juste de la science.
Jérémy allard
décembre 2, 2025 AT 08:51En France, on a des lois strictes sur les cosmétiques. Les produits américains sont souvent trop chimiques. On n’a pas besoin de ce genre de marketing alarmiste. Le soleil, c’est la vie. On ne se cache pas sous un bouclier.
Franc Werner
décembre 3, 2025 AT 17:24Je viens de Mali, et ici on utilise du beurre de karité depuis des générations. Mais après avoir vécu à Paris, j’ai compris que même sous les nuages, la peau souffre. J’ai mixé les deux : beurre de karité + SPF 30 minéral. Résultat ? Pas de taches, pas de rougeurs. La tradition et la science, c’est pas incompatible.
Danielle Case
décembre 5, 2025 AT 09:15Vous écrivez comme un dermatologue, mais vous oubliez que la plupart des gens n’ont pas les moyens de se payer des crèmes à 40 euros. Le SPF 15, c’est mieux que rien. Et si vous voulez vraiment protéger la peau, arrêtez de vendre des produits qui se vendent comme des parfums de luxe.
Jean-Thibaut Spaniol
décembre 5, 2025 AT 12:43Vous parlez de SPF 50 comme si c’était une révolution. Mais en réalité, c’est juste une extension du marketing cosmétique. Le vrai problème, c’est que les gens croient qu’un SPF élevé les rend invincibles. Ils passent 6 heures au soleil, se font cuire la peau, puis disent « mais j’avais du SPF 100 ! ». La science ne peut pas compenser l’ignorance.
Oumou Niakate
décembre 5, 2025 AT 15:43spf 30 everyday? yessss! je le fait depuis 2 ans et ma peau est plus lisse que avant. meme quand il pleut ou quand je suis dans la metro. pas besoin de chercher complique. juste appliquer et oublier.
Laurent REBOULLET
décembre 7, 2025 AT 09:55J’ai testé les deux : minéral et chimique. Le minéral me donnait l’air d’un fantôme. Le chimique me faisait des boutons. J’ai trouvé un milieu de gamme, pas cher, sans parfum, et je l’applique tous les matins. Pas besoin d’être parfait, juste constant. C’est ça, la vraie protection.
Estelle Trotter
décembre 8, 2025 AT 14:40Je vous préviens : si vous ne mettez pas du SPF 50+ tous les jours, vous allez ressembler à une peau de crocodile à 40 ans. J’ai vu ma mère faire ça, et maintenant elle a des taches comme une carte du monde. C’est pas juste de la mode, c’est une tragédie de peau !