Nouveaux médicaments approuvés en 2024-2025 : efficacité et profils de sécurité
déc., 15 2025
Plus de 50 nouveaux médicaments approuvés en 2024 : une vague d’innovation sans précédent
En 2024, la FDA a approuvé 50 nouvelles entités moléculaires, le chiffre le plus élevé depuis 2018. Ce n’est pas juste une augmentation statistique - c’est un changement de cap dans la manière dont la médecine traite les maladies complexes. Près de la moitié de ces médicaments (48 %) sont des thérapies first-in-class, c’est-à-dire qu’ils agissent sur des cibles biologiques jamais encore touchées par un traitement approuvé. Cela signifie que des patients qui n’avaient jusqu’ici aucune option efficace peuvent maintenant espérer une amélioration réelle de leur qualité de vie.
Les approbations ne sont pas toutes égales. 24 % ont été accordées via la voie accélérée, souvent pour des maladies graves où les options sont limitées. Mais 76 % ont suivi le processus traditionnel, avec des essais complets et des données de sécurité solides. La FDA ne sacrifie pas la sécurité pour la rapidité. Elle a simplement adapté ses outils pour accélérer l’accès à des traitements prometteurs - tout en restant rigoureuse.
Donanemab (Kisunla) : un espoir pour l’Alzheimer, avec des risques à surveiller
Donanemab, commercialisé sous le nom Kisunla, est le deuxième anticorps anti-amyloïde approuvé pour traiter la maladie d’Alzheimer. Il réduit la déclin cognitif de 35 % sur 18 mois, ce qui est significatif pour une maladie autrefois considérée comme inéluctable. Mais ce n’est pas sans danger. Chez 24 % des patients, un phénomène appelé ARIA (anomalies d’imagerie liées à l’amyloïde) est apparu - des œdèmes ou micro-hémorragies cérébrales. Ce risque est 8 fois plus élevé qu’avec un placebo.
La FDA a imposé un protocole de surveillance strict : des IRM avant et pendant le traitement, et une évaluation génétique pour les patients porteurs du gène APOE ε4, qui présentent un risque accru. Les médecins doivent désormais discuter de ces risques avec les patients et leurs familles. Ce n’est pas un médicament pour tout le monde. Mais pour certains, c’est une chance de ralentir la perte de mémoire.
Neffy : une injection sans aiguille pour les urgences allergiques
Avant 2024, le seul moyen rapide de traiter une anaphylaxie était une injection dans la cuisse avec un stylo auto-injectable. Neffy, un spray nasal approuvé en novembre 2024, change la donne. Dans les tests, 98 % des personnes non formées ont réussi à l’administrer correctement, contre seulement 87 % avec les stylos traditionnels. C’est une avancée majeure pour les enfants, les personnes âgées, ou celles qui ont peur des aiguilles.
Mais il y a un piège : l’absorption est 15 % plus lente que dans le muscle. Le pic d’épinéphrine est atteint en 12,3 minutes contre 10,7 minutes. Dans les cas graves, cela peut faire la différence. La FDA recommande donc d’utiliser Neffy comme première ligne, mais de garder un stylo auto-injectable comme backup en cas d’échec. Les premières données du système FAERS montrent aussi que 22 % des cas sévères ont nécessité une dose supplémentaire - ce qui souligne l’importance de la formation et de la vigilance.
Cobenfy : une révolution pour la schizophrénie après 27 ans de stagnation
Depuis 1998, les traitements contre la schizophrénie ont tous ciblé la dopamine. Cobenfy, approuvé en septembre 2024, est le premier à agir sur les récepteurs muscariniques. Dans les essais, il a amélioré les symptômes de 34 %, comparable aux antipsychotiques classiques. Mais son avantage majeur est sa tolérance : seulement 12 % des patients ont eu des nausées, contre 25 % avec les médicaments habituels. La constipation est aussi moins fréquente (8 % contre 18 %).
Le risque ? Des effets anticholinergiques : bouche sèche, troubles de la vision, rétention urinaire. La FDA exige désormais que les patients reçoivent une formation écrite et orale sur ces effets. Les médecins doivent aussi éviter de le prescrire aux personnes ayant un glaucome ou une hypertrophie de la prostate. Ce n’est pas une solution universelle, mais c’est la première alternative crédible en 27 ans.
Les nouvelles formes d’administration : moins d’injections, plus de confort
La tendance de 2024-2025, c’est la simplification. Plus de médicaments sont désormais disponibles en version nasal, sous-cutanée ou orale, pour remplacer les perfusions. Le sous-cutané de Keytruda, par exemple, réduit le temps d’administration de 74 % et diminue les réactions liées à la perfusion de 38 %. Pour les patients en chimiothérapie, cela signifie moins d’heures à l’hôpital, moins de stress.
Le sous-cutané de Leqembi pour l’Alzheimer, approuvé en août 2025, permettra aux patients de se traiter chez eux. Le spray nasal de Cardamyst pour les palpitations cardiaques peut être utilisé par le patient lui-même, sans aller aux urgences. Et le spray nasal de bumetanide pour l’insuffisance cardiaque pourrait réduire le risque d’audition endommagée, un effet secondaire courant avec la version orale.
Ces formes ne sont pas juste plus pratiques - elles sont plus sûres pour certains groupes. Moins de perfusions, c’est moins de risques d’infection, moins de traumatisme, moins de coûts pour le système de santé.
Les nouveaux médicaments à venir en 2025 : ce qu’il faut surveiller
Plus de 30 nouveaux traitements attendent une décision de la FDA en 2025. Parmi les plus prometteurs : Elinzanetant, un traitement non hormonal pour les bouffées de chaleur, avec une réduction de 52 % des symptômes. Il n’augmente pas le risque de caillots sanguins, contrairement à la thérapie hormonale.
Le Nipocalimab, pour la myasthénie grave, est un anticorps qui bloque un récepteur impliqué dans la destruction des synapses nerveuses. Il a montré une amélioration fonctionnelle nette. Mais il augmente le risque d’infections - 31 % des patients en ont eu, contre 24 % dans le groupe placebo. Un suivi rigoureux sera indispensable.
Wegovy, déjà connu pour la perte de poids, est sur le point d’être approuvé pour l’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection préservée. Une étude a montré une amélioration significative de la qualité de vie, mais 44 % des patients ont eu des effets gastro-intestinaux. Ce n’est pas un traitement pour tout le monde, mais pour les patients obèses avec HFpEF, cela pourrait être une révolution.
La sécurité après l’approbation : la vraie épreuve
Les essais cliniques ne révèlent pas tout. Les patients dans les études sont sélectionnés, jeunes, en bonne santé globale. La vie réelle est différente. Les données du système FAERS montrent déjà que l’incidence de l’ARIA avec Kisunla est plus élevée en pratique que dans les essais - surtout chez les patients âgés ou avec d’autres maladies.
La FDA a réagi en imposant des études post-approbation pour 24 % des nouveaux médicaments. Ces études doivent suivre des milliers de patients pendant plusieurs années, dans des populations diverses. C’est la seule manière de détecter les effets rares ou tardifs. Pour les patients, cela signifie qu’un médicament approuvé n’est pas « sans risque » - il est simplement « à risque maîtrisé ».
Les médecins de soins primaires sont de plus en plus sollicités pour prescrire ces traitements complexes. Un sondage récent montre que 68 % d’entre eux ont demandé une formation supplémentaire sur au moins un nouveau médicament. La formation continue n’est plus un luxe - c’est une nécessité pour la sécurité des patients.
Prendre une décision éclairée : ce que vous devez savoir
Si vous ou un proche êtes concerné par un nouveau traitement, posez ces questions :
- Est-ce une thérapie first-in-class ? Si oui, quelles sont les données de sécurité à long terme ?
- Le médicament nécessite-t-il un protocole de surveillance spécifique (IRM, tests sanguins, suivis réguliers) ?
- Quels sont les effets secondaires les plus fréquents, et comment se comparent-ils à ceux des traitements actuels ?
- Y a-t-il des interactions avec d’autres médicaments que je prends ?
- Est-ce que je peux le prendre à la maison, ou dois-je me rendre à l’hôpital ?
La médecine avance vite. Mais la sécurité ne peut pas suivre à la même vitesse. La clé, c’est la transparence, la vigilance, et la collaboration entre patient, médecin et autorités de santé. Les nouveaux médicaments offrent des espoirs réels - mais ils exigent aussi une responsabilité partagée.
Les prochaines étapes pour les patients et les professionnels
Pour les patients : ne refusez pas un nouveau traitement par peur. Mais ne l’acceptez pas non plus sans comprendre les risques. Demandez une consultation avec un spécialiste, même si votre médecin de famille vous le prescrit.
Pour les médecins : utilisez les guides de la FDA et les protocoles REMS. Ne prescrivez pas un médicament sans avoir lu son profil de sécurité complet. Les nouvelles formes d’administration ne sont pas toujours plus simples - elles demandent souvent une formation spécifique.
Pour les systèmes de santé : investissez dans la formation continue. Les nouveaux médicaments ne sont pas juste des produits pharmaceutiques - ce sont des outils complexes qui nécessitent une expertise renouvelée.
La médecine du futur n’est pas seulement plus efficace. Elle est aussi plus exigeante. Et c’est une bonne chose. Parce que chaque patient mérite un traitement qui marche - et qui ne lui cause pas plus de mal qu’il n’en guérit.
Margaux Brick
décembre 15, 2025 AT 04:10Je n’aurais jamais cru qu’on arriverait à ça en 2024.