FDA avertit : les produits herbals qui doivent être déclarés à votre médecin

déc., 11 2025

Vérificateur d'interaction des compléments herbals

Vous prenez des herbes pour vous sentir mieux ? Vous croyez que puisque c’est naturel, c’est sans risque ? La FDA vous dit le contraire. Et elle n’est pas seule : des milliers de personnes ont été hospitalisées parce qu’elles n’ont pas dit à leur médecin qu’elles prenaient des suppléments herbals. Ce n’est pas une alerte mineure. C’est une question de vie ou de mort.

Les produits herbals ne sont pas vérifiés par la FDA

La FDA ne vérifie pas les compléments herbals avant qu’ils ne soient vendus. Contrairement aux médicaments sur ordonnance, qui doivent passer des années d’essais cliniques, les herbes entrent sur le marché sans preuve d’efficacité ni de sécurité. En 2025, plus de 80 000 produits de ce type sont disponibles aux États-Unis. La plupart portent une petite mention en bas de l’étiquette : « Cette déclaration n’a pas été évaluée par la FDA. Ce produit ne vise pas à diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une maladie. » C’est la seule protection que vous avez. Et elle ne vous protège pas du tout.

Le problème ? Beaucoup de gens pensent que si c’est vendu en pharmacie ou en ligne, c’est sûr. Une enquête de 2022 montre que 59 % des consommateurs croient que la FDA approuve ces produits avant vente. C’est faux. La FDA n’intervient que quand quelqu’un meurt ou est gravement blessé. Et même alors, elle agit trop tard.

Ces 5 herbes peuvent entrer en conflit avec vos médicaments

Voici cinq produits herbals qui, selon la FDA, nécessitent une déclaration obligatoire à votre médecin :

  • Hypericum perforatum (millepertuis) : utilisé pour la dépression, mais il réduit l’efficacité des anticoagulants, des pilules contraceptives, des antidépresseurs et même des traitements contre le VIH. Un patient sous warfarine qui a pris du millepertuis a connu des saignements internes massifs - un cas documenté en 2021 dans le Journal of Clinical Pharmacy and Therapeutics.
  • Ginkgo biloba : souvent pris pour la mémoire, mais il dilue le sang. Il augmente le risque de saignement chez les personnes qui prennent de l’aspirine, du clopidogrel ou des anticoagulants. Il peut aussi interférer avec les médicaments contre l’épilepsie.
  • Guarana : un stimulant naturel présent dans les compléments pour la perte de poids. Il contient de la caféine, parfois en doses cachées. Une étude de la FDA a trouvé que 37 % des produits de perte de poids contenaient des stimulants non déclarés. Résultat : palpitations, hypertension, attaques cardiaques.
  • Valériane : utilisée pour dormir, mais elle amplifie l’effet des somnifères, des anxiolytiques et des anesthésiques. Un patient sous benzos qui a pris de la valériane a été plongé dans un coma profond pendant 48 heures.
  • Curcuma : populaire pour ses propriétés anti-inflammatoires, mais il peut augmenter le risque de saignement avec les anticoagulants. Il peut aussi réduire l’efficacité des médicaments contre le cancer, comme le tamoxifène.

La FDA a recensé plus de 1 800 lettres d’avertissement contre des fabricants depuis 2002. La plupart concernent des produits qui contiennent des médicaments cachés. Un produit vendu comme « ginseng naturel » a été trouvé contenant de la sildénafil - le même ingrédient que le Viagra. Un autre, vendu comme « brûle-graisses », contenait de la sibutramine, un médicament interdit depuis 2010 parce qu’il provoque des crises cardiaques.

Étagère de suppléments avec des contaminants cachés : mercure, sildénafil et moisissure, un sceau USP brille en sécurité.

Les compléments herbals sont souvent contaminés

En 2013, une étude publiée dans JAMA Internal Medicine a analysé 400 compléments. 15 % contenaient des médicaments non déclarés. En 2018, le Dr Pieter Cohen, de l’Université Harvard, a trouvé que 776 produits sur 1 200 analysés contenaient des substances pharmaceutiques cachées. Et 41 % en avaient plusieurs. Ces substances ne sont pas listées sur l’étiquette. Vous ne le savez pas. Votre médecin non plus.

Les contaminations ne sont pas seulement chimiques. Des produits à base de plantes ont été trouvés avec des métaux lourds : plomb, mercure, arsenic. D’autres contenaient des bactéries ou des moisissures. Un supplément de curcuma vendu sur Amazon a été retiré en 2023 après que 12 personnes ont développé une hépatite aiguë. L’analyse a révélé une contamination par un champignon toxique.

Les médecins ne savent pas ce que vous prenez

En 2022, un sondage auprès de 1,5 million de médecins a montré que 68 % d’entre eux rencontrent des patients qui ne disent jamais qu’ils prennent des compléments. Pourquoi ? Parce qu’ils pensent que ce n’est pas important. Parce que leur médecin ne leur a jamais demandé. Parce qu’ils croient que c’est « juste une herbe ».

Le résultat ? Des interactions mortelles. Un patient sous statine pour le cholestérol qui prend du gingko biloba développe un saignement cérébral. Un autre, sous chimiothérapie, prend de la curcumine et voit son traitement devenir inefficace. Ces cas ne sont pas rares. Ils sont sous-déclarés. Seulement 1 % des effets indésirables sont signalés à la FDA. Les autres restent invisibles.

Un groupe discute avec son médecin, une application affiche des avis de sécurité, un box Amazon s’effondre en arrière-plan.

Comment vous protéger

Voici ce que vous devez faire, dès aujourd’hui :

  1. Dites toujours à votre médecin ce que vous prenez. Même si vous pensez que c’est inoffensif. Même si vous n’avez pas de prescription. Posez la question : « Est-ce que ça peut interférer avec mes médicaments ? »
  2. Cherchez le sceau USP, NSF ou ConsumerLab. Ces labels signifient que le produit a été testé pour sa pureté, sa puissance et son absence de contaminants. Les produits avec ces certifications ont 94 % de chances d’être ce qu’ils prétendent être. Sans ces sceaux, c’est un jeu de roulette.
  3. Lisez l’étiquette. Vérifiez les noms latins. Un produit qui dit « ginseng » sans préciser Panax ginseng ou Panax quinquefolius est douteux. Les noms latins sont obligatoires par la loi. S’il n’y en a pas, évitez-le.
  4. Évitez les produits pour la perte de poids, la performance sexuelle ou la construction musculaire. Ces catégories représentent 89 % des lettres d’avertissement de la FDA. Elles sont les plus contaminées.
  5. Utilisez l’application « Supplement Your Knowledge » de la NIH. Gratuit, fiable, avec plus de 1 200 fiches scientifiques. Elle vous dit ce qui est sûr, ce qui est dangereux, et ce qui est simplement une escroquerie.

Le système est cassé - mais vous pouvez le contourner

La FDA a seulement 45 employés pour surveiller plus de 30 000 entreprises de suppléments. C’est comme demander à un policier de surveiller une ville de 10 millions d’habitants. Le système actuel repose sur la confiance - et les fabricants l’abusent. Depuis 1994, la FDA n’a interdit que deux ingrédients : l’éphédrine et le méthylsynéphrine. Tous les autres produits restent en vente, même s’ils tuent.

La bonne nouvelle ? Vous n’avez pas besoin d’attendre que la loi change. Vous avez le pouvoir de choisir. Ne laissez pas un étiquetage vague ou un slogan marketing décider pour vous. Votre santé n’est pas un produit de consommation. C’est votre corps. Et il mérite plus qu’un clic sur Amazon.

La prochaine fois que vous allez acheter un complément herbale, posez-vous cette question : « Et si je ne disais rien à mon médecin ? » Si la réponse vous inquiète, ne le prenez pas. Il y a des solutions plus sûres. Et votre médecin peut vous les dire - si vous lui parlez.

Pourquoi la FDA ne bloque-t-elle pas les produits herbals dangereux avant qu’ils soient vendus ?

Parce que la loi américaine de 1994 (DSHEA) oblige la FDA à prouver qu’un complément est dangereux avant de l’interdire. Contrairement aux médicaments, les herbes n’ont pas besoin d’être testées pour la sécurité ou l’efficacité avant d’être mises sur le marché. Cela signifie que des produits peuvent tuer des gens avant que la FDA puisse agir. Le processus est réactif, pas préventif.

Les compléments herbals avec le sceau USP sont-ils vraiment plus sûrs ?

Oui. Les produits portant le sceau USP sont testés indépendamment pour leur pureté, leur puissance et leur absence de contaminants. Une étude de 2022 montre que 94 % de ces produits contiennent bien ce qui est écrit sur l’étiquette. Pour les produits sans ce sceau, ce chiffre tombe à 67 %. Le sceau USP ne garantit pas que le produit fonctionne, mais il garantit qu’il ne contient pas de médicaments cachés, de métaux lourds ou de bactéries.

Le millepertuis est-il vraiment dangereux avec les pilules contraceptives ?

Oui, et c’est bien plus grave qu’on ne le pense. Le millepertuis active une enzyme dans le foie qui dégrade rapidement les hormones contraceptives. Cela peut réduire leur efficacité jusqu’à 50 %. Des cas de grossesses non désirées ont été documentés chez des femmes qui prenaient du millepertuis pour la dépression. La FDA a émis plusieurs avertissements sur ce risque. Ne le prenez jamais avec une pilule contraceptive sans en parler à votre médecin.

Les produits vendus sur Amazon sont-ils plus risqués ?

Les produits vendus sur Amazon ne sont pas plus dangereux en soi, mais ils sont beaucoup moins contrôlés. Beaucoup de vendeurs ne respectent pas les normes de l’étiquetage. Une étude de l’Université de Californie a montré que 18 % des avis sur les compléments sur Amazon mentionnent des effets secondaires - contre 5 % pour les produits vendus en pharmacie. Et les produits contenant des substances cachées sont souvent vendus par des vendeurs inconnus, sans nom de marque fiable. Vérifiez toujours le fabricant, le sceau de certification et les noms latins.

Que faire si j’ai déjà pris un complément et que je ressens des effets étranges ?

Arrêtez-le immédiatement. Consultez votre médecin, même si vous pensez que c’est « juste une réaction bénigne ». Ensuite, signalez l’effet indésirable sur le portail de sécurité de la FDA (Safety Reporting Portal). Même si vous ne remplissez que les 5 premiers champs, votre signalement compte. Les données recueillies permettent à la FDA d’agir. En 2022, 14 253 signalements ont été faits. La plupart concernaient des problèmes digestifs, cardiaques ou neurologiques. Votre signalement pourrait sauver quelqu’un d’autre.