Hemophilie et grossesse : guide complet, attentes et préparation

oct., 19 2025

Calculateur de niveau de facteur de coagulation

Calculateur de niveau de facteur de coagulation

Ce calculateur vous aide à évaluer votre niveau de facteur de coagulation (VIII ou IX) et à comprendre les implications pour une grossesse.

Hemophilie une maladie héréditaire de la coagulation caractérisée par un déficit ou une anomalie des facteurs de coagulation, principalement le facteur VIII ou IX touche principalement les hommes, mais les femmes porteuses peuvent aussi ressentir des saignements légers. Lorsqu’une femme porteuse envisage une grossesse, la question qui revient le plus souvent est : hemophilie grossesse. Cette réponse va dépendre du type d’hémophilie, du niveau de facteur sanguin, et du suivi médical mis en place.

Comprendre l’hémophilie chez les femmes

Chez les femmes, l’hémophilie se manifeste surtout comme porteur. Environ Facteur VIII ou Facteur IX peut être partiellement déficient, entraînant des saignements menstruels abondants, des hématomes après un traumatisme mineur ou une cicatrisation lente après une petite intervention. Le diagnostic repose sur un dosage sanguin : un taux inférieur à 30 % indique une forme modérée, inférieur à 5 % une forme sévère.

Planifier la grossesse : étapes clés

  • Consultation génétique : un généticien explique le risque de transmission à l’enfant (50 % pour chaque grossesse). Il pourra proposer un test prénatal ou un diagnostic préimplantatoire (DPI) lors d’une FIV.
  • Évaluation du niveau de facteur : avant la conception, il est essentiel de connaître son taux de facteur VIII ou IX. Un niveau >30 % peut permettre une grossesse naturelle sans prophylaxie intensive.
  • Réunion multidisciplinaire : hématologue, obstétricien, anesthésiste et sage‑femme forment une équipe dédiée pour élaborer un plan de suivi personnalisé.

Suivi pendant la grossesse

Le corps d’une femme enceinte subit d’importants changements physiologiques qui affectent la coagulation : le volume plasmatique augmente de 30 % à 50 %, diluant les facteurs de coagulation. Pour les porteuses d’hémophilie, cela peut améliorer temporairement le taux de facteur, mais la surveillance reste indispensable.

  1. Contrôles mensuels du taux de facteur : des analyses sanguines permettent d’ajuster la prophylaxie si le taux chute sous 30 %.
  2. Prophylaxie adaptée : si le taux de facteur reste bas, l’hématologue prescrit des injections de concentrés de facteur VIII ou IX. Ces produits sont généralement bien tolérés pendant la grossesse. La dose est calculée en fonction du poids et du niveau cible (souvent 50-80 % pendant le troisième trimestre).
  3. Thérapie génique : en 2024, plusieurs essais cliniques ont montré une amélioration durable du taux de facteur après une injection ponctuelle. Cependant, la thérapie génique reste contre‑indiquée pendant la grossesse tant que la sécurité à long terme n’est pas confirmée.
  4. Vaccination et prévention des infections : les patients traités par facteur recombinant doivent recevoir le vaccin contre l’hépatite B et le vaccin antitétanique.
Équipe médicale multidisciplinaire planifiant la grossesse, style manhua.

Préparer l’accouchement

L’accouchement représente le moment où le risque hémorragique est le plus élevé. Le choix du mode d’accouchement dépend du taux de facteur et de la présence éventuelle de complications obstétricales.

  • Accouchement vaginal : possible lorsque le taux de facteur est maintenu >50 % et qu’aucune complication pelvienne n’est présente. La sage‑femme surveille de près les lésions périnéales et les hématomes.
  • Césarienne programmée : souvent recommandée en cas de taux de facteur <30 % ou d’antécédents de saignements sévères. La prophylaxie est administrée 1 h avant la incision, suivie d’une dose de rappel après la suture.
  • Anesthésie : l’anesthésie péridurale est généralement sécuritaire si le taux de facteur est corrigé. En l’absence de correction, on privilégie une anesthésie locale ou générale pour éviter les risques d’hématome épidural.

Soins du nouveau‑né

Le bébé d’une porteuse peut être affecté ou être porteur. Un dépistage néonatal est réalisé dès la naissance :

  1. Test de dépistage : prélèvement d’une goutte de sang au talon pour mesurer le taux de facteur. En cas de déficit, un traitement préventif immédiat peut être initié.
  2. Prophylaxie précoce : si le bébé présente un taux <5 %, on commence les injections de facteur VIII ou IX dès les premiers jours de vie pour éviter les hémorragies intracrâniennes.
  3. Éducation des parents : les parents apprennent à reconnaître les signes d’hémorragie (écchymoses, saignements nasaux, vomissements sanglants) et à administrer les traitements d’urgence.

Vie quotidienne après l’accouchement

Les semaines qui suivent la naissance sont critiques. Le corps se remet des pertes sanguines liées à l’accouchement et le taux de facteur peut fluctuer.

  • Surveillance du taux de facteur : contrôles hebdomadaires pendant le premier mois, puis mensuels jusqu’à trois mois.
  • Prophylaxie post‑partum : la plupart des femmes poursuivent les injections de facteur pendant les six premières semaines pour prévenir les hématomes et les saignements menstruels abondants.
  • Allaitement : les concentrés de facteur ne passent pas dans le lait maternel, donc l’allaitement est généralement sans risque pour le bébé.
  • Activité physique : éviter les sports à impact élevé pendant les trois premiers mois, privilégier la marche et le yoga doux.
Maman post‑partum recevant une injection factorielle avec son bébé, style manhua.

Tableau comparatif des options de traitement pendant la grossesse

Comparaison des traitements de l’hémophilie pendant la grossesse
Traitement Fréquence d’administration Efficacité (augmentation du taux de facteur) Sécurité pendant la grossesse Disponibilité en France (2025)
Concentré recombinant de facteur VIII 2‑3 fois/semaine +60‑80 % Compatible, données de suivi >10 ans Oui
Concentré recombinant de facteur IX 1‑2 fois/semaine +55‑75 % Compatible, usage recommandé après 20 semaines Oui
rFVIIa (récupérateur de facteur VIIa) Déclenché en cas de saignement Effet rapide, mais <30 % d’augmentation Utilisation restreinte, données limitées Oui, sur prescription
Thérapie génique (adénoviral) Injection unique +90 % (études long terme) Non recommandée pendant grossesse (sécurité inconnue) Phase d’essai clinique

Checklist pratique pour les futures mamans porteuses

  • Faire un test de dépistage du taux de facteur avant de concevoir.
  • Programmer une consultation génétique et décider d’un test prénatal.
  • Mettre en place un suivi mensuel avec l’hématologue dès le premier trimestre.
  • Déterminer le besoin de prophylaxie et établir le protocole d’injection.
  • Planifier le lieu d’accouchement avec l’équipe multidisciplinaire.
  • Discuter des options d’anesthésie et signer le consentement éclairé.
  • Organiser le dépistage néonatal du nouveau‑né.
  • Préparer un kit d’urgence (injecteur, concentré, notice).

Questions fréquentes

Une femme porteuse peut‑elle tomber enceinte naturellement?

Oui. La grossesse naturelle est possible, surtout si le taux de facteur reste >30 %. Le suivi médical permet d’ajuster la prophylaxie et d’éviter les complications.

Quel est le risque de transmission à l’enfant?

Chaque grossesse porte un risque de 50 % que le bébé hérite du chromosome affecté. Le bébé pourra être hémophile (garçon) ou porteur (fille). Le test prénatal permet de le savoir dès la 12ᵉ semaine.

Peut‑on allaiter tout en suivant un traitement factoriel?

Oui. Les concentrés de facteur ne passent pas dans le lait maternel, donc l’allaitement reste sûr pour le bébé.

Quelle anesthésie est la plus sûre pendant l’accouchement?

Lorsque le taux de facteur est corrigé >50 %, la péridurale est la méthode préférée car elle offre une bonne analgesie et un contrôle du saignement. Sans correction, on privilégie l’anesthésie locale ou générale.

Quelles sont les précautions à prendre après l’accouchement?

Continuer la prophylaxie pendant 6 semaines, surveiller le taux de facteur chaque semaine, éviter les activités à risque de chute et consulter immédiatement en cas de douleur ou d’enflure inhabituelle.

En résumé, une grossesse avec hémophilie n’est pas une fatalité : avec un suivi rigoureux, une prophylaxie adaptée et une équipe médicale coordonnée, la plupart des mamans donnent naissance à des bébés en bonne santé. La clé, c’est la préparation dès le premier trimestre.